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La réglementation autour du DPE 2025 s’inscrit dans la continuité de la loi Climat et Résilience, avec des évolutions majeures que les propriétaires, bailleurs et syndics doivent connaître. Comprendre les impacts du DPE 2025 est essentiel pour les propriétaires, bailleurs, gestionnaires et syndics qui doivent anticiper leurs obligations. De l’interdiction progressive des passoires énergétiques à la réforme du calcul en 2026, en passant par la lutte contre la fraude et l’évolution des aides comme MaPrimeRénov’, faisons le point sur les nouvelles règles.

Passoires énergétiques : interdiction progressive de certains logements à la location

Selon l’ONRE, au 1er janvier 2024, 4,2 millions de résidences principales étaient des passoires énergétiques. A contrario, environ 2,2 millions de logements, soit 7,2 % du parc, seraient classés comme performants d’un point de vue énergétique et climatique (étiquettes A et B du DPE). (Source)

Depuis le 1er janvier 2025, conformément à la loi Climat et Résilience (2021), les logements classés G au DPE sont interdits à la location, soit environ 1,6 million de logements. Les interdictions s’étendront aux classes F en 2028 et E en 2034. La réforme introduit l’exigence d’un niveau minimal de performance énergétique pour qu’un logement soit considéré comme décent.

Cette interdiction de location s’applique aux contrats de location signés à partir du début de l’année 2025. Pour être considérés comme décent, ces logements devront être rénovés avant relocation.

Voici les échéances pour la France Métropolitaine : 

  1. Depuis le 1er janvier 2025 : interdiction de location des biens classés G
  2. À partir du 1er janvier 2028 : interdiction de location des biens classés F
  3. À partir du 1er janvier 2034 : interdiction de location des biens classés E

Un calendrier différencié est prévu pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion et Mayotte :

  1. À partir du 1er janvier 2028 : interdiction de location des biens classés G
  2. À partir du 1er janvier 2034 : interdiction de location des biens classés F

Ce calendrier DPE 2025-2034 est crucial pour les bailleurs qui souhaitent anticiper les interdictions de location liées aux logements classés F ou G.

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Modification du calcul du DPE à partir de 2026

Le gouvernement a annoncé le 9 juillet 2025 une réforme du DPE, effective au 1er janvier 2026. Ce nouveau calcul du DPE 2026 vise à corriger une inégalité entre les modes de chauffage, notamment en rendant le DPE plus favorable aux logements chauffés à l’électricité.

Le coefficient de conversion de l’électricité (coefficient énergie primaire ou CEP) dans le calcul du DPE, actuellement fixé à 2,3, sera abaissé à 1,9. Cette mesure devrait particulièrement favoriser les logements de petite surface (moins de 40m2) et ceux chauffés à l’électricité.

Pourquoi cette réforme ?

  1. Mieux refléter le mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables. L’électricité, malgré sa faible empreinte carbone, était jusqu’ici pénalisée dans le calcul du DPE.
  2. Corriger une inégalité de traitement entre les logements chauffés à l’électricité (faiblement carbonés) et ceux utilisant des énergies fossiles comme le gaz ou le fioul, qui bénéficient d’un coefficient plus avantageux (souvent égal à 1).
  3. Cibler plus efficacement les efforts de rénovation énergétique, notamment en concentrant les aides sur les logements les plus émetteurs de gaz à effet de serre.

Impacts concrets attendus

  1. Amélioration automatique de la performance énergétique de certains logements chauffés à l’électricité (juste via le recalcul du coefficient), sans travaux.
  2. Selon les estimations officielles, environ 850 000 logements classés F ou G sortiront du statut de passoire énergétique, simplement grâce à ce changement de méthodologie.

Les chiffres clés de cette réforme :

  1. 4,8 millions de résidences principales classé F ou G en France actuellement (La France compte environ 30 millions de résidences principales)
  2. Environ 850 000 logements devraient gagner une classe au DPE.
  3. + 5 à 15% sur la valeur immobilière des biens

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Lutte contre la fraude au DPE

Dans les semaines à venir, un plan de lutte contre la fraude au DPE entrera en vigueur. Ces mesures visent à renforcer la transparence et la qualité du diagnostic de performance énergétique en France. Voici ce qu’il faut retenir :

  • Contrôles renforcés des diagnostiqueurs DPE : à partir du 1er octobre 2025, tout diagnostiqueur réalisant plus de 1 000 DPE sur une période glissante de 12 mois pourra être suspendu sauf justification recevable. Les DPE collectifs et ceux générés automatiquement à partir d’un diagnostic de bâtiment ne sont pas pris en compte dans ce calcul. Cette mesure cible les pratiques abusives et les anomalies dans les diagnostics.
  • Certification diagnostiqueurs immobiliers plus exigeante : un arrêté du 16 juin 2025 impose désormais des contrôles renforcés tous les 10 mois au lieu de 15, avec un suivi statistique intégré via l’Ademe pour détecter automatiquement les irrégularités.
  • Impact sur les gestionnaires et administrateurs de biens : ces mesures impliquent de vérifier systématiquement les diagnostics fournis par vos partenaires. Le recours à un logiciel ADB intégré peut faciliter le suivi et la traçabilité de ces documents, en centralisant les DPE et en alertant sur les anomalies.

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Introduction des QR codes pour valider les DPE

Deux arrêtés publiés en juin 2025 instaurent un système de QR code permettant aux particuliers de vérifier que le professionnel se présentant à eux a bien droit d’exercer, et que le DPE réalisé est valide. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la fraude à la rénovation énergétique et aux aides publiques. Les QR codes, initialement prévus pour début juillet 2025, sont repoussés à l’automne 2025.

  • Le premier QR code qui doit être apposé sur le certificat devrait renvoyer le particulier vers l’annuaire des diagnostiqueurs certifiés que tient l’Agence de la transition énergétique (Ademe).
  • Le second QR code permettrait d’accéder à une version en ligne et authentifiée du DPE permettant ainsi de vérifier sa validité.

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De nouvelles évolutions pour MaPrimeRénov’

MaPrimeRénov’ est la principale aide de l’État pour financer des travaux de rénovation énergétique. Elle concerne aussi bien les propriétaires occupants que bailleurs, et même les copropriétés. Depuis son lancement en 2020, elle est devenue un outil central pour aider les ménages à rénover leur logement, notamment les passoires thermiques (logements classés F et G au DPE).

Suspension en 2025

  1. Le 17 juin 2025, le gouvernement a annoncé la suspension temporaire du volet “Rénovation d’ampleur” de MaPrimeRénov’.
  2. Le guichet a officiellement fermé le 23 juin 2025.
  3. Pourquoi ? Parce que le dispositif était saturé (3 fois plus de demandes qu’en 2024), avec en plus des fraudes détectées sur certains dossiers lourds.

Concrètement, depuis fin juin, il n’est plus possible de déposer de nouvelles demandes pour une rénovation globale.
En revanche, les autres volets de MaPrimeRénov’ restent ouverts : par geste (changer une chaudière, isoler des combles…), pour les copropriétés, ou pour les ménages modestes.

Réouverture prévue

  1. Le gouvernement a prévu une réouverture à l’automne 2025.
  2. La date la plus citée est septembre 2025, probablement fin septembre.
  3. À la reprise, les conditions devraient être resserrées :
    – Priorité aux logements très énergivores (DPE F et G),
    – Accent sur les ménages modestes et très modestes,
    – Contrôles renforcés pour limiter les fraudes.

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Professionnels de l’immobilier : il est essentiel de se tenir informé des nouvelles règles du DPE 2025 et des aides associées pour anticiper vos obligations réglementaires. Entre l’interdiction progressive de location des passoires thermiques, la réforme du calcul du DPE en 2026, la lutte contre la fraude et l’évolution de MaPrimeRénov’, ces changements vont restructurer le marché immobilier dans les prochains mois.

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